De tous temps, il avait su qu’il était un prédateur.

Ce qu’il n’aurait su prédire c’est à quel point il pouvait avoir raison. . .

Son père l’avait envoyé très jeune à la capitale pour des études militaires et c’est tout naturellement qu’il embrassa une carrière de guerrier.

Après de nombreuses années passées à protéger le peuple de Gilnéas, Morkäy décida de se trouver une activité plus rentable que sa simple solde d’officier et devint chasseur de primes.

Il ne tarda pas à se faire une réputation de choix dans le métier et voyagea même par-delà les terres Gilnéenes, et ce malgré les réticences du Roi Greymane.

C’est lors d’un de ces voyages, sur les terres lointaines de l’ancienne Kalimdor que son destin s’accompli.

Il était chargé d’abattre un alchimiste réprouvé se terrant dans les profondeurs d’Orneval pour ourdir ses sombres projets et après de nombreux jours de traque il finit par trouver sa cachette.

Le combat fut âpre, le réprouvé c’était entouré d’une garde d’hommes loups bestiaux et Morkäy ne survécut que de justesse. Cependant, une elfe qu’il avait libérée des griffes du Réprouvé s’avéra être une druidesse.

Elle soigna ses blessures et lui enseigna les rudiments de sa vocation et la nature de sa « transformation ». Après plusieurs mois de convalescence et d’apprentissage Morkäy Lysander revint parmi les siens, prêt à aider sa terre et son peuple.

Ce qu’il découvrit à son retour le rendit fou de colère, sa famille avait été massacrée par des réprouvés en maraude et le châtiment qui s’abattit sur eux fut à la hauteur de leur crime… Au petit matin il ne restait d’eux que des monceaux d’os brisés et de chair en lambeaux.

Depuis ce jour funeste le dernier des Lysander s’est voué corps et âme à la défense du monde auprès de ses amis Kaldoreis et est devenu un implacable chasseur de Réprouvés.

Il menait cette lutte seul jusqu’à ce que la part de loup en lui ne recherche la compagnie de ses semblables.

Après des jours de recherches infructueuses il entendit parler de l'existence d'une meute de Worgens ayant pour but d'éradiquer l'engeance impie des réprouvés !

Son sang ne fit qu'un tour et il partit immédiatement en quête de cette meute.

Il la trouva alors que Mère Lune dardait la forêt environnante de ses rayons et une silhouette sombre l'attendait sur le seuil d'une caverne. . .

*Eväh était là, comme toujours, pensive. Elle se voyait trancher des tetes morts vivantes. c'etait une pensée qui la faisait sourire. Cette fois-ci, elle n'etait pas seule dans sa vision. La meute etait là, combattant fièrement à ses cotés..*

- des bruits de pas se font entendre-

*Evä fait volte face, elle dégaine sa hache et hurle*

" Eh , qui vas là ?!! "

*Un worgen se tient en face d'elle, il est armé mais ne semble pas offensif. Elle recule d'un pas et lance*

" Qui es tu? Que fais tu ici ? et que veux tu ?! "

*Ses années passées au combat lui avait appris à etre courte et precise dans ses demandes..et à tuer à la moindre réponse incomplète.*

Si son métier de chasseur de primes lui avait appris quelque chose c’était de toujours être sur ses gardes… et Morkäy était particulièrement doué dans son art.

Lorsqu’il vit la silhouette du gardien sur le seuil de la caverne il s’attendit instinctivement à ce que d’autres membres de la meute cherchent à encercler l’intrus…mais ils ne vinrent pas.

Se détendant quelque peu, il répondit au gardien qui s’avérait être une Worgen d’une voix forte et calme :

- Je me nomme Morkäy Lysander, je suis des vôtres et je viens en paix pour trouver ceux qui traquent les réprouvés ou qu’ils se cachent !

Tendant les mains en signe d’apaisement il poursuivit en cherchant quelque chose dans son grand sac de voyage.

- J’ai apporté un présent pour prouver mon investissement à cette cause commune.

Il sorti alors un chapelet de têtes de réprouvés liées les unes aux autres par une corde.

*Eväh observait chaque fait et gestes de l'Inconnu, chaque faux mouvement lui aurait été fatal. Alors que Celui-ci lui répondait, elle observait chaque trait de son visage, chaque geste, essayant de comprendre ce qu'il voulait sans meme avoir entendu la suite*

-le Worgen sort un chapelet où sont liées des tetes de réprouvés-

" Comment ?! "

*Eväh attrape violemment le chapelet et l'examine sous toutes ses coutures..elle affiche un large sourire, qu'elle tente ensuite de dissimuler, puis lui rétorque sans attendre:*

"En voilà un beau présent..je te crois. Tu as frappé à la bonne porte."

*Eväh s'emballe, son coeur palpite comme jamais: L'inconnu avait trouvé le cadeau parfait. Son point fort..ou faible..*

" Bien..mmh..Morkäy..c'est ça? Entres je t'en prie."

*Elle regarde a gauche, puis à droite*

" Refermes la porte derrière toi s'il te plait. Et prends place.."

*Elle désigne la chaise centrale puis s'asseoit sur le rebord de la fenetre. Elle sort une feuille et une plume de sa sacoche, puis continue:*

" Ma lutte..ou plutot notre lutte principale..est incontestablement l'extermination des réprouvés..Ce chapelet veut dire beaucoup pour moi , en ce qui te concernes..Que puis je te demander d'autre..mis a part peut etre..Quels sont tes compétences outre le combat , si tu en possedes? "

*Eväh rédige une petite note, se lève et la pose sur l'étagère. Elle y dépose aussi le chapelet.*

Morkäy était satisfait, son présent avait fait mouche.
Il regardait la worgen regarder le chapelet de têtes avec un air satisfait, un peu de mise en scène ne nuisait jamais à de bonnes relations.

Il suivit sa guide dans la demeure en fermant la porte derrière lui et ne put s'empêcher d'observer l'intérieur avec grande attention...une seule fenêtre et une seule voie de secours à l'étage...dangereux.

La gardienne l'invita à s'asseoir alors qu'elle prenait place sur le rebord de la seule fenêtre du rez de chaussée... si ça venait à s'envenimer elle ferait les frais de sa mauvaise position stratégique se dit il.

Ele lui posa diverses question pertinentes sur ses qualités et ses compétences et vu qu'il avait décidé de jouer le jeu et de suivre les directives il s'exécuta:

-" Pour ce qui est des réprouvés j'en fais mon affaire, une proie reste une proie et celles ci me conviennent parfaitement. Pour ce qui est de mes compétences, j'ai appris à soigner des blessures et à retaper des armures de cuir dans l'armée, je sais cuisiner, pêcher et j'ai un talent certain pour retrouver toute cible que l'on me donnera.

Il regarde son interlocutrice droit dans les yeux et dit:
-" Je ne suis pas là pour jouer, mon but est réellement d'exterminer cette engeance putride de ce monde avant de passer à une autre, je ne suis pas un louveteau perdu qui a besoin de la chaleur des autres pour dormir, j'ai besoin de vous pour en massacrer un maximum et pour faire comprendre à Sylvanas que Gilnéas n'est pas morte et qu'elle possède à présent des crocs et des griffes prêtes à la lacérer !".

Il se reprit...

-" pardonnes ma colère soeur ...j'ai gardé cela en moi bien trop longtemps, nous avons tous soufferts de cette abomination et il est temps de rendre les coups..."

Il se perdit dans ses pensées ...

Morkäy regardait attentivement son interlocutrice, à son expression rêveuse il su qu'elle savait précisément de quoi il parlait.

Il se doutait bien que la confiance n'était pas de mise...pas encore, ainsi, lorsqu'elle lui demanda s'il comprenait les notions d'allégeance et de sacrifice pour le groupe il ne put s'empêcher de sourire.

-" Je comprends parfaitement le fait de donner sa vie sans hésiter pour la meute et d'obéir aux ordres tant qu'ils restent cohérents. Si je dois mourir en défendant notre cause alors soit et si je suis jugé digne de rejoindre la meute je me sacrifierais pour elle avec plaisir si ce doit être le cas..."

il marqua une pause..

-" Je pense pouvoir te faire confiance ainsi qu'aux alphas de la meute, je sais que mes compétences passées et présentes peuvent être utiles à votre cause et j'y mettrais toutes mes forces jusqu'à mon dernier souffle... "

après un moment passé à fixer la worgen droit dans les yeux il se détendit et lorgna du côtè du vin :

-" puis je ?"

Après un moment d'hésitation la worgen accepta de servir une lichette de vin à Morkäy qui n'en attendait pas tant.

Savourant le vin au gout capiteux, il sourit et profita de l'instant.

Lorsqu'elle se remit à parler il la laissa faire sans dire un mot et lorsqu'elle lui demanda de partir il s'exécuta, s'inclina et disparu dans la nuit. . .

Les nouvelles ne tarderaient pas.