Cité d'Hurlevent. Aube.


Une jeune femme agée de seulement 23 ans marchait d'un pas décidé dans les rues d'Hurlevent. Elle s'appelait Lothira Gwylian, une apprentie druide ayant perdu ses repères après la bataille Gilnéas où, grièvement blessée par un réprouvé, elle avait terminé dans une infirmerie où elle s'était réveillée quelques mois plus tard. Elle n'avait aucun souvenir, ni de la bataille ni de son passé ; elle avait juste un médaillon autour du cou où il était inscrit "Lothira Gwylian" qu'elle avait supposé être son nom.

Lothira ne connaissait guère Hurlevent ; elle avait grandi à Gilnéas où elle apprenait à maitriser la nature et où elle vivait avec ses nombreux frères et soeurs qui ont pour la plupart périt dans la bataille mais, elle ne s'en souvenait point. Une fois réveillée de son long coma, des infirmiers d'Hurlevent lui avaient appris ce qui lui était arrivé ; depuis ce jour, elle n'appartenait plus entièrement à la race humaine ni physiquement, ni spirituellement. Elle se sentait différente, une agressivité hors du commun montait en elle à chaque contrariété et elle se sentait rejetée de ceux qui, auparavant étaient les siens.

Un jour, un jeune voyageur lui conseilla d'aller frapper à la porte d'une maison dans le quartier des nains ; celui-ci avait surement vu en elle sa différence. C'est ainsi qu'elle découvrit l'existence de la Meute Sombrecrin. Elle se dirrigeait donc vers cet endroit si mystérieux pour elle mais qui restait on seul espoir de s'épanouir au sein d'une communauté. Elle n'avait qu'un seul désir ; se retrouver parmis des "gens" comme elle, pouvoir reprendre des repères et surtout, être guidée.

La porte de la "tanière" était entrouverte. Elle se risqua à y entrer et vit une silhouette au fond de la pièce. Elle s'avancait, tranquillement, sous sa forme humaine.

(Mouflette, Punaise)

Kurth sentit un regard se posé sur son dos. Il était occupé à frotter ses crocs contre un crâne, tout en fixant son bâton, presque contemplatif, qui déposait ça et là les pétales d'une rose sombre.

Il avait de plus en plus de mal à se plier aux conventions humaines, et si ses devoirs ne le poussaient à retrouver la cité humaine, nul doute ne fait, qu'il jouerait à ce petit jeu, sous les yeux interrogatifs d'un polatouche.

Si ce n'est sa taille et sa posture, on aurait pu le prendre pour un chiot, remuant la queue, fier de sa trouvaille et se délectant de lui faire connaitre la marque de chacune de ses dents.
Quand à son bâton, une foule aurait posée un œil interrogateur sur ce dernier, mais un simple mage, se serait tout juste demandé si l'objet disposait d'une aura propre, ou s'il s'agissait encore là d'un tour pour les badauds, puis se serait détourné.

Si on ne croisait pas son regard à ce moment, la scène aurait pu être risible, mais les traits du worgen ne laissaient déjà plus place à ce genre de sentiment.

-Fille de la foret, que cherche tu ici ? Les maudits de la grande Gilnéas occupe ce lieu, ton interrogation et ton incertitude sont pesantes, aurais tu perdu l'usage de la parole?

Kurth fit passer discrètement le crane derrière son dos, tout en étirant celui-ci, accompagnant son geste d'un léger couinement.

-Les anciens ? Mon pelage te semble t-il si ponctué de blanc ?

Son cynisme se teintait souvent très tôt de froideur, un jeu de prédateur, un moyen de déstabiliser, non, comme quasiment tout en lui, sa simple nature.

Tout en s'avançant dans la pièce il reprit:

-Proposer ton aide ? Notre mère nature semble avoir trouver place en toi, mais ta reconnaissance semble encore chercher sa voie.

Sa truffe ne cessait de ponctuer ses mots.

-La marque des maudits, est apposée sur toi. Notre cité est notre fierté, notre peuple est notre famille, mais ceux qui doivent mourir, ne doivent jamais se relever, te souviens tu de cela ? Tes yeux semblent errer. Montre moi la vigueur de tes griffes.